Vendredi dernier, quand il faisait si beau, je me suis lancée dans une première expédition pour ma robe miu miu. Et mes pas m’ont conduite jusqu’à la boutique du 219 rue Saint-Honoré. Là, je me suis sentie pataude, même avec mon petit sac mythique à l’épaule, en essayant de prendre un air distant et surtout pas impressionné par l’écrin doré. J’avise les pochettes, au rez-de-chaussée, et une petite voix « Tu viens déjà pour un coup de foudre, il ne faudrait pas en ajouter un deuxième, hein, tu es gentille… ». Pourtant…
Je monte, donc… Les portants sont classés par couleur. Dans les roses, point de robe. Dans les noirs, elle y est… Une vendeuse souriante s’approche. J’ai décidé de ne pas me défiler…
– J’ai vu cette robe en rose très pâle à Megève, vous l’avez ?
– Oui, bien sûr…
Et je la suis dans un coin de la boutique que je n’avais pas vu… Elle est là, plus parfaite que jamais… Re-coup de foudre fulgurant. C’est elle et aucune autre… Elle est encore plus belle que dans mon souvenir, avec des finitions délicates et une couleur indescrpitible… Un rose aérien, un soupçon de beige… Une nuance de coucher de soleil romain depuis la villa Borghese…
– Vous voulez l’essayer ?
– Non, non… Je souffre bien assez de l’avoir essayée une fois !
Et je lui explique mon histoire. L’éventualité d’un achat pour mon anniversaire, qui semble si loin… Peut-on la bloquer ? Pour deux semaines, oui, pour davantage, non. Hum, anniv’ le 11 juin, dans deux mois, donc. Verser des arrhes ? Non. Elle range le modèle à ma taille en réserve et met la robe, deux tailles au dessus de la mienne, moins en évidence. « Mais si une cliente la veut, je ne pourrai rien faire ». Elle me laisse sa carte pour que je l’appelle dès que les négociations avec ma mère auront avancé. Pour me la garder.
Dans la boutique, au même moment, deux pimbèches exécrables, héritières jet set, paillettes de partout, la peau sur les os. Elles me toisent. Elles cherchent une robe pour une soirée de la semaine prochaine. Une très courte, apparemment. Elles regardent la robe que je tiens encore dans les mains. « Pfff, pas du tout mon style », avec un air dédaigneux, qu’elles disent. Et là, ça sort tout seul « Heureusement pour moi ». La vendeuse pouffe. Elle me promet qu’elle appellerait toutes les boutiques miu miu du monde pour la trouver si le modèle qu’ils ont devait partir. « Mais essayez de l’acheter avant mi-mai ». C’est noté.
Direction le Printemps, on ne sait jamais. Escale au stand Tiffany, pour baver devant ça…
LA bague de fiançailles de mes rêves… En vrai, le diamant est plus discret !
Stand miu miu, point de robe et trop de monde. Etage du dessus. J’examine toutes les robes suscpetibles de me plaire. Pas envie de coupe baby-doll, même si j’aime ça… Chez Maje, une robe en soie imprimée corail qui coûte une fortune pour ce que c’est. Je l’essaie quand même. On dirait un ballon de baudruche échappé de la foire du Trône. Vanessa Bruno Athé. L’espoir s’incarne dans une robe en soie rose poudré à collerette. Vendeuse détestable. J’attends une éternité pour la cabine. J’essaie. C’aurait pu être pire. C’est mignon. Mais voilà, c’est mignon, ce n’est pas chic, ce n’est pas transcendant, et surtout, ce n’est pas exceptionnel.
La miu miu EST exceptionnelle. Il n’y a plus qu’elle. Je suis incurable. Les négociations avec ma mère sont entamées, elle est tout à fait d’accord pour me l’offrir pour mon anniversaire. Moins pour l’acheter deux mois avant. Donc, je négocie… Ardemmement… !
En redescendant, je tente une ultime incursion au stand miu miu, désert. Une vendeuse très polie vient me voir, ils n’ont pas le modèle, mais ils peuvent réserver des articles quand leur achat est sûr et certain… Elle me recommande de passer plusieurs fois dans la saison, pour voir s’ils la reçoivent…
Je quitte le Printemps, sous les derniers rayons de ce vendredi d’avril. Je trotte jusqu’à l’avenue Marceau pour retrouver mon amoureux.
Et le soir, c’était « fettucine dello Chef », comme chez Massenzo, près du Colisée…
Baci a tutti !